Une lettre à tous ceux qui utilisent ce moyen d’exercer une pression psychologique et émotionnelle, non pour créer ou nourrir le conflit, mais pour nous libérer l’un de l’autre.
Ce matin j’ai reçu cet agréable message :
« J'ai pas eu le temps de te remercier pour ce que tu n'as pas fait, alors merci encore thanks ».
Je me suis dit dans un premier temps que c’était super. Puis la matinée s’est passée et le mal m’a rongé. Tu m’as infecté, et je me suis souvenu que tu m’avais demandé à l’aide il y a un mois, et que depuis j’avais oublié. Et même non, je n’avais pas totalement oublié, parfois j’y pensais, et me disais que je m’en occuperai plus tard, mais le temps a filé.
J’ai accepté ce mal-être que tu m’as donné, je l’ai bien ressenti, accueilli, puis lâché, à présent tu m’inspires et je t’en remercie.
À vous tous, qui nous rappelez quand on a oublié votre anniversaire, quand on a promis de vous appeler ou de vous voir dès que possible, quand on vous a dit que nous serions toujours là pour vous, ou quand on vous a promis l’amour pour la vie et que cela ne s’est pas déroulé ainsi : JE NE SUIS PAS DÉSOLÉ.
Je vais vous apprendre une terrible nouvelle, qu’il faudra encaisser, le monde ne tourne pas autour de vous et les gens ont une vie.
C’est dur hein ? Je vous soutiens, je vous aime, je compatis, mais je dois vous le dire : ça m’arrive d’oublier de répondre, de rappeler, de revoir, de faire un cadeau, ou de ne pas tenir parole. Mais je n’ai aucune culpabilité, et vous savez pourquoi ?
Car je fais de mon mieux, chaque jour que Dieu fait, pour moi, pour vous, et pour tous. Et si je vous déçois je l’assume, sans honte ni gêne, sans culpabiliser ni souffrir.
Je ne remets pas en cause mon amour, le lien qui nous unit, ni ne ferme la porte à un avenir commun ou séparé ; je ne suis pas en conflit, je ne fais pas la guerre, et je ne dis pas adieu.
Je suis juste au regret de te dire je suis en paix en âme et conscience en te disant que je suis libre. Que tu es libre. Et que je refuse de souffrir car tu attendais quelque chose de moi que je n’ai pas honoré.
A tous les enfants déçus de leurs parents, et vice versa,
A tous les amis qui se sont blessés,
A tous les couples qui se sont gâchés,
Finalement à tous les êtres humains n’est-ce pas ?
Vous n’avez pas à culpabiliser, et surtout pas, à faire culpabiliser.
Vous avez fait de votre mieux et c’est tout ce qui compte pour vous regarder dignement dans le miroir, et même si vous avez échoué, déçu ou blessé.
Bien sur l’Amour nous pousse à tenir nos engagements, mais l’Amour nous pousse aussi à nous respecter, et à accepter que tout ne se passe pas toujours comme nous l’aurions souhaité, et à avancer.
T’es-tu posé une seule fois la question du pourquoi je n’ai pas pris ce temps depuis un mois ?
Depuis un mois, j’ai animé 3 stages de 4 jours, j’ai eu des patients, j’ai eu mon fils en vacances que j’ai voulu sortir de l’ambiance actuelle en faisant du tourisme, j’ai eu des amis et de la famille à voir avec le plus grand des plaisirs, j’ai eu des besoins de poser mon téléphone, ne plus lire mes mails, et d’être seul.
Pendant que toi tu m’as attendu un mois, et bien moi j’ai eu une vie bien remplie. Je n’en suis pas désolé, je ne demande pas pardon, car j’en suis même heureux.
Je terminerai par te / vous donner une clé :
Pour éviter de faire culpabiliser il suffit de dire les choses avec sincérité.
Changez les « tu m’as oublié » par « je te relance car j’ai besoin de toi », changez les « tu n’étais pas là » par « j’ai besoin de ta présence », ou changez les « tu m’as abandonné » par « je pense à toi et je comprends que tu sois occupé », et tout se passera bien. Vous voulez vraiment qu’on vous donne de l’attention et de l’amour pour éviter de vous vexer ?
La vie est une respiration, un cycle éternel comme on chantait le roi lion, alors on respire… On lâche sa frustration, et on arrête de mettre son mal-être entre les mains des autres. Ne focalisons pas notre attention sur les absences mais sur les présences : au lieu de nous reprocher les fois où nous ne sommes pas là, avez-vous pensez à remercier pour le passé partagé ?
Je vous dis merci : car grâce à cela je grandis, et je ne porte aucune culpabilité. Je vous aime, et cela ne m’engage à rien, ni vous envers moi. L’Amour que je porte est synonyme de liberté.
Paix.
Gwen Clappe