Samedi dans la nuit quelqu’un s’est glissé par la porte-fenêtre de mon salon, froidement et sournoisement s’est approchée de moi… juste à côté de ma tête… je voyais la scène de haut, je la sentais. Elle a crié.
Je me suis réveillé en sursaut en hurlant à la mort, terrorisé. Il n’y avait personne, ce n’était qu’un cauchemar. Je me suis rallongé la boule au ventre… me suis fait un auto-soin en écoutant une musique méditative pour me relaxer, lâcher cette peur, et me rendormir.
Au matin je me posais la question… pourquoi ce cauchemar ? Le même que dans ma petite enfance… C’était ma pire phobie, souvenir d’une vie antérieure terminée par mon assassinat dans mon sommeil, ou plutôt après avoir eu le temps de me réveiller en sursaut et mourir.
Je l’avais pourtant guéri en voyage chamanique et n’avais plus jamais eu ni peur ni cauchemar. Je lâchais-prise sur mon besoin de comprendre.
Dimanche soir, je me suis barricadé dans ma chambre, j’ai déplacé des meubles devant mes portes, je me suis enfermé comme si le danger pouvait venir de partout et que la mort voulait venir me chercher. Je me suis réveillé… c’était un rêve. Et j’ai compris ces deux cauchemars plus vrais que nature et tout à défilé en moi… mes comportements.
Comment me sentais-je barricadé dans ma chambre quand je pensais que c’était réel ? En sécurité. Mes peurs inconscientes s’expriment quand je dors… intéressant. Je connaissais cela sous forme de grincements de dents, de postures physiques recroquevillées comme un bébé, de mots ou phrases dites à hautes voix dans le sommeil… tout ce qui a pu m’arriver ou que j’ai pu observer chez les autres. Mais pourquoi maintenant ? Quel est la symbolique de ces rêves ? Que le danger peut venir de partout… Hum, je souris, je comprends. Cette société anxiogène me touche plus que je le pensais, consciemment je vais très bien la journée, mais mon inconscient s’exprime dans mon sommeil.
Que faire alors ? A ceux qui connaissent cela, pour vous, vos enfants, ou vos proches.
Se cocooner. Se rassurer, s’apaiser, se parler avec bienveillance, se relier à son âme et entendre "Tu es en sécurité, tu n'as rien à craindre, je suis là". On pourrait se dire « c’est mon enfant intérieur » mais je ne crois pas. Je crois que c’est notre instinct animal, notre instinct de survie qui est activé. Alors aujourd’hui j’ai changé. Je ne veux plus qu’on me dise « ça pourrait être pire » ou « ça va, on s’en sort bien », NON. Aujourd’hui je décide que C’EST GRAVE. Il est hors de question de vivre dans la peur, de sortir dans la rue comme une antilope dans la savane, ni même de me transformer en lion pour autant. Je décide, avant de penser à mon fils, et à nos enfants, de leur offrir un monde libre, de penser à MOI et à NOUS. La liberté ? Elle me manque.
Vivre masqué, faire attention à tout pour éviter de tomber malades pour les uns, pour éviter les amendes pour les autres, CE N’EST PAS VIVRE ! Peur de ne pas pouvoir voyager, de devoir être testé, ou à l'avenir vacciné... JAMAIS ! Ce n’est pas la vie que j’ai choisi. Et le pire c’est que cette terreur… si je ne la lâchais pas, pourrait réveiller le monstre en moi… Il est là, je le sens, il existe, je l’ai juste apprivoisé mais la terreur a été une douce caresse sur son pelage. Je le sens « prêt » à surgir, attendant juste que mon inconscient prenne le dessus sur ma conscience. Sentez-vous le vôtre ?
Alors avant que nos monstres intérieurs, Bakemon comme disent les mangas japonais, ou Mandrongay comme on dit en malgache (j’aime bien la consonance de ces mots, leur sonorité) ne se réveillent trop puissamment, lâchons nos peurs soit, mais surtout relevons-nous, redressons-nous, reprenons notre pouvoir souverain. REPRENONS NOS LIBERTÉS. On peut encore agir de manière pacifique, mais il va falloir être courageux les amis.
Gwen Clappe, le 09.11.20